Le Pain de sucre

Voilà notre destination du jour. Son nom ne nécessite pas de trop longues explications. Il suffit de savoir ce qu’est – était – un pain de sucre.

Il est décidé que nous partirons du col d’Agnel. Et pour cela, nous devons faire un peu de bus.

Nous traversons quelques villages où, ne l’oublions, pas les gens travaillent. Et cela demande parfois un peu de patience aux gens de passage que nous sommes.

Arrivés au parking du col d’Agnel, nous nous équipons, partagés entre l’impatience et l’appréhension, sous l’œil du Pain de sucre. Qu’il nous semble loin !

En ce jour de grand beau temps, nous avons changé de guide. Nous continuons avec ces nouveaux conseils à perfectionner notre foulée montagnarde. Leçon N°1 : la randonnée est un sport d’endurance. Même si la pente n’est pas encore là, inutile d’affoler la foulée !

Palier par palier, nous nous approchons des pentes caillouteuses et pierreuses que nous avons – rapidement – appris à redouter.

Surprise ! Arrivés au col Vieux, un agent du parc nous fait un véritable cours sur la faune des environs et notamment le lagopède , une sorte de perdrix des neiges. Le but est de nous inciter fortement à ne pas quitter les sentiers – même si c’est parfois un peu difficile – pour ne pas gêner le mode de vie de cette espèce naturelle fragile. Devant cet exposé passionné nous aurions mauvaise conscience de ne pas respecter scrupuleusement ces indications.

Une longue plaque de névé à traverser avant d’attaquer les massifs de schistes.

Dans ce genre d’ascension très pentue et au milieu d’un dédale de pierres de schistes, l’apprentissage porte non plus sur la foulée mais sur chaque pas : comment assurer la pose du pied droit jusqu’à celle du pied gauche ? Et ainsi de suite jusqu’en haut. Leçon N°2 : La montagne est un monde strictement réservé à ceux qui savent être patients.

De magnifique, le paysage devient grandiose ! Le lac Foréant qui était quelques temps auparavant juste au-dessous de nous, ne devient plus qu’une petite tâche bleue.

Après bien des efforts, toute l’équipe au grand complet est parvenue au sommet. Un sommet bien étroit où l’espace est très réduit. A l’opposé complet de notre panorama qui nous permet d’apercevoir entre autres le Mont-Blanc, la Nebia au-dessus de la plaine du Po, le Mont Viso…

Une fois quelques photos prises et bien prises, nous décidons de rester un petit moment dans ce nid d’aigle.

Leçon N°4 (qui pourrait être la leçon n°1) : La récompense du sommet est souvent de l’ordre de l’indicible.

Ceux qui rouspétaient dans la montée, font souvent de larges sourires à l’arrivée.

Vu de profil, le sommet semble encore plus étroit !

Après chaque sommet vient le temps de la descente qui est parfois bien plus technique et difficile que la montée. La  preuve, c’est à ce moment que surviennent la plupart des ampoules 

Heureusement, pour gagner du temps et de l’énergie, il peut arriver qu’un névé croise notre route. Nous nous initions alors à la descente « en ramasse », une sorte de ski …sans ski ! Fou rire garanti !

Nous retrouvons bientôt les sentiers herbeux où la foulée redevient plus assurée et plus fluide. Nous en profitons pour faire une pause et contempler ce sommet qui nous semble redevenu bien lointain mais plus du tout inaccessible !

Nous savons qu’à quelques encablures, il y a les bus avec le pique-nique ce qui achève de nous motiver. Leçon N° 5 (qui pourrait être aussi la N°1) : En montagne, il faut toujours bien se nourrir si l’on veut bien partir. Sinon on ne passe pas !

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